Sur l’étiquette est indiqué « Barley wine rhum BA ».

La fabrication du rhum aux Antilles françaises et principalement à la Martinique mériterait de longs développements entre histoire, tradition et évolution. Pour la bière qui nous intéresse mettons l’accent sur le vieillissement en fût.

Considérés comme de simples contenants pour le stockage et le transport son utilisation a rapidement démontré son rôle sur l’évolution du contenu et dans le processus créatif.

Sept facteurs d’influence sont décisifs :

1. La boisson alcoolique présente dans le fût avant la réutilisation de celui-ci en raison de son interaction avec le bois (oxydation, extraction des tanins etc…) ;
2. le type de bois ;
3. l’affinage des merrains (bois du fût débité en planches) ;
4. le niveau de bousinage (technique tonnellière consistant à chauffer l’intérieur d’un fût afin de mettre en avant les arômes d’extraction) ;
5. la force alcoolique de la boisson, plus elle est forte, plus elle libère les congénères aromatiques solubles dans l’alcool ;
6. la taille du fût, plus il est petit plus la surface de contact avec le bois est grande impactant l’extraction aromatique ;
7. le nombre d’utilisation du fût.

S’il n’est pas possible au stade de l’étiquette de connaitre avec précision le fût utilisé ou la distillerie d’origine, l’histoire de la Martinique laisse penser à l’utilisation de fûts français, dont les différentes espèces de chêne recouvre 1/3 du paysage. Sans entrer dans les spécificités de chacune d’elles (forêt des Vosges, des Bertranges, de l’Allier ou encore du Limousin) le choix de chêne français permet de préserver le plus possible les caractéristiques aromatiques du produit initial.

C’est ici que le terme vieillissement trouve son intérêt. Par la même occasion, on préférera le terme élevage plus tôt que vieillissement. Le processus renvoie toujours à une amélioration des qualités organoleptiques du contenu mais le terme « vieux » peut laisser penser à de la fatigue.

Pour la bière qui nous intéresse visuellement la robe est d’un ambré profond. Au nez le profil est délicat avec des arômes liés à l’élevage intéressant.

La pétillance est faible, la texture est riche. Le corps est rond et l’étalement présente une belle longueur.

Les ingrédients sont strictement identiques à la Barley wine Laphroaig disponible ici avec un élevage différent. L’occasion de comparer les différences.